https://ait-salah.tripod.com/arrowgreen.gif (844 octets)Achiche Tahar et l'affaire Oiseau Bleu

   

        ACHICHE Tahar reste, même si la version officielle l'occulte, le grand artisan de l'opération "Oiseau Bleu" en Kabylie, durant la guerre de libération nationale. Dans cette opération, il joua le double jeu avec Ousmer, un homme de la DST, au profit du FLN. Cette opération a permit de doter les combattants de l'ALN en armes et argent.

        A la découverte de ce double jeu, Bigeard lança un mot d'ordre à tous ses paras pour arrêter les hommes qui étaient à la tête de l'organisation, en disant : "Nous avons perdu plus de 300 hommes dans cette affaire, maintenant tous les responsables doivent payer cher". Du coté du FLN, il a été décidé d'arrêter l'opération lors du congrès de la Soummam, en rendant un hommage appuyé aux organisateurs de cette opération (Journal Officiel El-Moudajhid N°3, 1956).

    Pour la famille Achiche, le calvaire n'a fait que commencé. En représailles, l’armée française a encerclé le village natal de Achiche Tahar, une nuit d'hiver au début de l'année 1957. Les paras ont rassemblé l’ensemble des villageois et ont procédé à la vérification d’identités. Les Achiche ont été isolés. Achiche Idir et Ali, frères de Achiche Tahar, seront arrêtés et ramenés de force au camp militaire de Houra, puis mis en prison.

    Durant le premier jour de leur internement, ils ont été soumis à une torture insoutenable à l’électricité et laissés pour mort à l’intérieur d’une casemate. Au deuxième jour, un officier les a questionné sur les activités de Achiche Tahar et les armes ramenées à la disposition des moudjahidine. Pour refus de coopérer, ces valeureux moudjahidine ont été emprisonnés pendant plus de sept mois, passant leur temps entre la torture et les soins à l’infirmerie, à l'intérieur du camp.

    Une fois libérés, ils ont rejoint les rangs de l’ALN. Achiche Idir est parti en France et a activé au sein d’un groupe clandestin du FLN, collectant les cotisations. Achiche Ali est devenu chef de refuge. Il a été tué lors d’un accrochage à Aouzellaguène, très loin du village. Son corps n’a pu être retrouvé à ce jour, enterré quelque part dans les maquis d’Aouzellaguène.

    Enfin, à l'arrêt de cette opération (fin 1956 - début 1957), on n'entendra plus parler de Achiche Tahar, exécuté dans un lieu inconnu par une main mystérieuse.  

Voir l'article du journal officiel "El-Moudjahid" N°3, année 1956.

Des détails plus précis sur cette affaire "Oiseau Bleu" seront disponibles prochainement dans cette rubrique.

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