arrowgreen.gif (844 octets)Historique du village  AIT-SALAH

Les anciens du village racontent que nos origines remontent à plusieurs années et les premiers villageois venaient de la région de M’Chedallah dans la wilaya de Bouira. D'autres parlent d'un point de départ de nos origines au village Beni-Salah de Blida. Il reste que le village a fait durant ses preuves, traçant une belle histoire riche en actes pleines de courage et de bravoure dans les plus grands évènements vécus par la région. Il est l’un des rares villages a avoir gardé encore le patrimoine hérité de nos  ancêtres, et dont les fondements sont basés sur Lewkam (La voie droite), le Nnif (l’honneur) et Lherrma (la dignité).  C’est ce qui fait de lui aujourd’hui, un village toujours fort et respecté dans toute la région.

LA DESERTION DU VILLAGE ATH- SALAH DE M’CHEDALLAH

 On raconte depuis très longtemps qu'à l'époque de l'occupation turque, la loi du plus fort sévissait partout en Kabylie et ailleurs. L'armée dénigrait la population et lui imposait de très lourds tributs. Au village des Ath Salah, la population vivait paisiblement et s'acquittait des impôts, grâce aux efforts des villageois. C'était une journée de mois de mars. La cueillette des olives avait été achevée depuis quelques jours. Des soldats de l'armée turque vinrent recouvrer l'impôt au village Ath Salah, comme à chaque fin de moisson ou de cueillette d'olives et firent savoir, d'un ton ferme et dur, au sage des Ath Salah qu'ils reviendraient dîner au village. Les soldats turcs qui jouissaient d'un pouvoir absolu avaient institué cette habitude dans toute la région. Ce fut, donc, le tour des Ath Salah. Le sage du village ordonna, alors, un grand dîner que les villageois servirent avec sympathie et pour lequel ils sacrifièrent une grande partie de leur volaille. Le hasard fit que le poulet qui était destiné au chef avait une seule cuisse. Celui-ci, mécontent, ouvrit une querelle et exigea des explications. On remonta jusqu'à la femme qui avait préparé le poulet. Celle-ci avoua qu'elle avait donné la cuisse à son petit enfant âgé de quatre ans. Le chef demanda, alors, qu'on lui ramène le petit garçon. Une fois devant lui, il le mit Par terre et lui arracha la cuisse. Le petit garçon mourut... Les villageois, très écœurés, cachèrent leur émoi. Le sage du village s’excusa, au nom des villageois auprès du chef turc et lui promit de se racheter très prochainement. C'est ainsi que les Ath Salah invitèrent le chef turc et ses quinze soldats à un dîner de vengeance lors duquel ils les achevèrent à coups de haches et de couteaux. Craignant les représailles de l'armée turque, les villageois se concertèrent et prirent la décision de déserter le village la nuit même. Les plus jeunes à pied, les plus vieux à dos d'ânes, ils quittèrent tous le village. Ils marchèrent la nuit, à travers la foret et la montagne et dormirent le jour. Ils atteignirent enfin un endroit sûr. Ils défrichèrent la nature et construisirent le village qu'ils baptisèrent « Ait-Salah ». En guise de représailles, l'armée turque dépêcha un impressionnant contingent au village. N'ayant trouvé que les dépouilles des soldats tués la veille, les missionnaires brûlèrent et saccagèrent tout le village.

     Ahmed-Oumoussa, fils d'Ahmed-Oumoussa, est le seul villageois restant à M’chedallah, lors de la désertion du village d’Ath Salah. Il accompagna, quelques jours avant la désertion, sa mère qui rendait visite à ses parents au village d’Ath Yebrahim. Ne pouvant revenir au village natal des Ath Salah détruit par l’armée turque, il fut élevé dans la maison de ses oncles maternels. Il sera marié à une descendante de la famille Akmouche du village Aggache et aura un fils, Messaoud, le père de Kaci et Messaoud.  Après le départ des Ath Salah, presque toutes leurs terres, de Saharidj à l’oued Sahel furent héritées par les Ath-Kaci dAth-Yebrahim. Ahmed Oumoussa, le fils n'étant alors qu'un petit enfant sous la tutelle de ses oncles maternels. Ils vendront une partie de ces terres aux étrangers qui venaient s'installer dans la région et une autre partie leur sera confisquée par les colons. Plus tard, Ahmed-Oumoussa réclamera la part des terres de ses ancêtres à ses oncles et obtiendra une oliveraie à Ath Salah qu’il travaillera pour survivre. Quelques générations plus tard, la descendance était devenue nombreuse et les terres Insuffisantes. Les Ath Hend Oumessaoud, descendants des Ahmed Oumoussa et son fils Messaoud, rachetèrent beaucoup de terrains à travers la région de M'chedallah.

 Cette écrit provient des archives de Allouche Moussa, Fils de Slimane lui même fils de Slimane, appartenant aux Ath Hend Oumessaoud qui forment  aujourd’hui la famille Allouche, du village Ath Yebrahim, appartenant au Aarch Imcedallen.  

L'histoire est gardée aussi bien du coté des Ait-Salah de Bouzeguène (Tizi-Ouzou) que de celui de leurs frères de l'autre versant du Djurdjura (Bouira); mais il a fallu attendre jusqu'à l'année 1920 pour que le contact soit établi. Lors du mariage de Allouche Slimane, fils de Slimane, fils de Kaci avec Aoudia Tassadit, une cinquantaine d'hommes des Ait-Salah de Bouzeguène assistèrent à la fête et furent très bien accueillis. Puis, en 1973, dix personnes, dont LHadj Moussa N Ath Brahem et LHadj Lounis N Ath Ferhat, prirent part à une fête de mariage. En 1983, douze personnes honorèrent une autre fête par leur présence. Ces dernières années des échanges et des visites se font encore plus nombreuses entre les citoyens des deux villages frères.

 Le village Ait-Salah de M’Chedallah

Akkal Ath Salah à Mechedellah (Bouira)

 Le village d'Ath-Salah dont seules quelques ruines, mais d'une grande d'histoire, demeurent, se situe dans la commune de Saharidj, à sept kilomètres au nord du chef lieu de la Daira de M'chedallah. Il est limité, à l'Est et au sud, par la foret d'Aachaïbou, à l'Ouest, par la rivière où était déversée l'eau de la fameuse fontaine qui garde toujours l'appellation ancestrale de Thala N Ath-Salah et au nord, par la commune de Saharidj (commune située au nord de la commune de M’chedallah au pied de Tamgoutt de Lalla Khadidja). Les Ath-Salah vivaient essentiellement de l'élevage, l'agriculture, l'oléiculture, et l'arboriculture fruitière, notamment la culture de figuiers, de vignes et de grenadiers. Au temps des Turcs, leur territoire s'étendait jusqu'à la vallée de la Soummam. Cela veut dire la totalité du territoire de la commune de M'chedallah et une partie de la commune d'Ahnif, d'où le nom : «Tavaâlt N Hend-Oumessaoud». En dépit de leur fortune et de leur suprématie, on reconnaissait aux Ath-Salah leur sens du droit et leur attachement aux valeurs morales et à la dignité. Mais le rang qu'ils occupaient dans la société ne les épargnait pas la jalousie de leurs voisins. Plusieurs familles dont on ne connaît plus les noms, aujourd'hui, peuplaient le village. Elles occupaient pas moins de sept hameaux. On distingue, notamment Taxlijt, Lefyoudh (désignant en kabyle, un terrain plat), Asyax N Taga, Tigert N tayda, Tansawt-Oufella, Amalou-Ouaannaz (en kabyle, Amalou veut dire Ouest et Aannaz veut dire Vieillard), Lğamaa, la mosquée, construite sur une colline et surplombant tout le village; Asarag, quant à lui se situait à l'intérieur du village. Les fêtes et toutes les activités culturelles et sportives y avaient lieu. Levhar, une retenue collinaire, fournissait aux villageois de l’eau pour de différents usages domestiques et agricoles. Par ailleurs, le nom Ixarvane, au sens de Ruines, était inconnu des Ath-Salah, puisqu'il remonte vraisemblablement à l'époque postérieure à la désertion du Village.

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