Les Ait-Kaci de Tamda

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Le village de TAMDA est situé sur la rive droite de l’oued SEBAOU, à mi-chemin entre TIZI-OUZOU et AZAZGA en face de TIZI RACHED. Il garde toujours sa célébrité car c’est le village des AIT-KACI dont les traces sont visibles jusqu'à présent.

Les membres de cette famille, étaient depuis le protectorat turc, soit bachaghas, soit aghas, soit caids ou soldats de métier au service de leur autorité. Ils avaient le commandement sur la vallée du SEBAOU et la Haute-Kabylie. Les français, dés leur arrivée, les ont purement et simplement reconduits dans leurs fonctions.

Famille riche, propriétaire terrienne, respectée et redoutée en même temps; elle est constituée d'une armée de cavaliers bien entraînés dans l’art militaire. La cavalerie des AIT-KACI est connue aux alentours par ses raids surprises afin de percevoir les impôts, auprès des populations allergiques à ce genre de contraintes, même à l’époque du protectorat TURC.

Au mois de juin 1871, l’effervescence a atteint son paroxysme dans toute la région. Les français angoissés, se sentant dépassés par les événements, dépêchèrent une compagnie de fantassins auprès des caïds AHMED et ALI fils du célèbre bachagha MOH AIT-KACI, pour les inciter à passer à l’action contre ceux qu’ils appelaient "les insurgés" qui rodaient ouvertement autour de l’Arbaa Nath Irathen (Front Napoleon à l’époque).

Le caïd ALI entouré de ses hommes, reçoit l’unité française dans l’immense cour de sa résidence de TAMDA. La conversation s’engageait immédiatement entre le caïd et le capitaine, debout entourés des leurs.

Visiblement calme, le caïd tentait d’apaiser le capitaine en détresse; celui-ci vociférait, hautain sans aucun respect pour le caïd plus âgé que lui et qui ne perdait pas son calme; devant cette scène un jeune des AIT-KACI, ne tenant plus, se jeta brusquement sur le capitaine et lui tira à bout portant un coup de fusil en plein ventre, l’homme s’écroula raide mort, une violente bagarre s’engagea entre les français et les Ait Kaci, rapide et meurtrière, elle tourna à l’avantage de ces derniers, plusieurs morts et blessés du côté français, une vingtaine de prisonniers, d’autres rescapés ont réussit à s’enfuir.

L’irréparable s’est produit, sans perdre de temps les Ait Kaci sellent leurs chevaux et mulets chargent les armes, munitions, vivres et tous ce qu’ils jugent utiles pour leur entretien, en campagne et s’en vont rejoindre les Moudjahidine vers l’AKFADOU, emmenant les prisonniers, en cours de route, ils enlèvent un fermier et son épouse; à l’époque , il n’ y avait que des sentiers muletiers très difficiles, ils ont choisit de suivre le cours de l’Oued Sebaou, vers sa source.

Le lendemain, ils parvinrent à Ait Idjeur, région d’accès difficile par son relief, mais qu’ils connaissent assez bien. Ils choisirent de se fixer au village AIT-SALAH à la lisière de la forêt et à cheval sur deux cols: le col d’AKFADOU vers sidi-aich et bejaîa ,et le col de CHREA entre l’AKFADOU et le DJURDJURA donnant sur OUZELLAGUENE et le sud-est du pays. C’est en quelque sorte leur poste de commandement.

En fins stratèges, ils fixèrent leur position avancée, au village TAOURIRT, sur la rive de l’oued Sahel affluent du Sebaou, situé à 5KM au contre bas du village AIT-SALAH. Le village TAOURIRT est un véritable nid d’aigle, d’où l’on pouvait voir toute la région et surtout voir venir les français qui vont immanquablement engager la poursuite pour délivrer leurs prisonniers.

Dés leur entrée au village AIT-SALAH, les AIT-KACI, réunirent les hommes dans la djamàa en assemblée générale et les informèrent de leur désir de participer au djihad et qu’ils avaient déjà livré un premier combat victorieux, la preuve est visible, les prisonniers militaires et le colon avec son épouse. Les habitants convaincus par ce qu’ils venaient de voir, déjà engagés dans la lutte, assurèrent les AIT-KACI de leur entière solidarité agissante, une vieille mosquée désaffectée fut mise à la disposition des prisonniers sous la garde des soldats AIT-KACI, la femme fut hébergée par une famille résidant à coté de cette mosquée, chaque matin elle pouvait apercevoir son époux. Les soldats occupèrent la grande mosquée avec ses dépendances et une cour assez vaste. Les femmes du village, à tours de rôles préparaient le couscous et la galette aux Moudjahidine et leurs prisonniers.

A TAOURIRT, les AIT-KACI informèrent également les habitants de leur intention et du pourquoi du choix de cet endroit pour attendre les français. Ils obtinrent l’adhésion sans réserve de tous les hommes dans tous les domaines. La nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre dans tout le arch Ait-Idjer, le groupe de moudjahidine engagé dans la vallé de la soummam, informé, ne tarda pas à venir renforcer le dispositif local. Les AIT-KACI n’étaient pas seule pour attendre le grand jour, aidés de la population ils dressèrent des barricades en pierres sèches dans tous les endroits jugés stratègiques pour la défense du village. Ils préparèrent également des roches et des meules de moulins à l’huile sur des positions convenables

Mr ACHIT LARBI

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